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KERSZBERG Pierre  

La science dans le monde de la vie

2-84137-277-5 - Année : 2012 - 304 Pages - 30 €
COMMANDE


Depuis l'avènement de la science moderne, les grandes questions philosophiques traditionnelles sont absorbées dans un discours qui prétend mettre fin aux interminables conflits sur le sens de l'être, de la nature et de la connaissance. Accordant à la science l'autorité qui lui revient sur la foi de ses succès éclatants, la philosophie se contente alors souvent de dire comment la science est justifiable, comment elle évolue au gré des contraintes plus ou moins bien partagées par la théorie et l'expérience. Certes cette justification fait débat, et différentes écoles épistémologiques continuent de s'affronter, sans toutefois mettre en cause la scientificité même de la science. Depuis l'oeuvre pionnière de Husserl au tournant du vingtième siècle, la phénoménologie a eu l'audace de soulever à nouveau la question des fondements de la science, d'une manière dont l'originalité est loin d'avoir été épuisée et qui le pl-us souvent n'a été aperçue qu'au travers des clichés véhiculés par la métaphysique classique. Indépendamment de la validité et de la vérité des énoncés scientifiques, qu'est-ce qui justifie l'existence même d'une science comme la nôtre aujourd'hui ? À l'heure où les sciences de la nature font alliance avec les sciences humaines pour dépasser les clivages traditionnels où elles se sont enfermées depuis Galilée, il importe de restituer à la philosophie la liberté de réfléchir sur les sciences à l'écart de certaines normes qu'elles présupposent comme allant de soi. Cette liberté trouve son meilleur emploi dans un concept inédit, le « monde de la vie », dont la richesse propre est ignorée tant qu'on l'identifie au « sens commun » ou au « monde naturel ». Il s'agit d'une pensée fondamentale sur le monde dont il est toujours question, dans la science aussi bien que dans toutes les formes d'expérience, sans qu'il ait jamais été interrogé pour son propre compte. Pensée fondamentale qui refuse cependant de jouer le rôle d'un fondement ultime, et qui invite plutôt à approfondir le sens de notre relation au monde désormais médiatisée par la science.



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