Collections : Accueil - PHILOSOPHIE - Krisis

LANNOY Jean-Luc  

Langage, perception, mouvement

Blanchot et Merleau-Ponty

2-84137-231-7 - Année : 2008 - 352 Pages - 30.4 €
COMMANDE


Percevoir et dire. Entre ces deux dimensionnels de l’existence, les rapports sont multiples et ne cessent, en cette pluralité, d’habiter et de façonner la relation au monde, à autrui et à soi. Comment penser leur interdépendance et leur différenciation critique ? Comment l’ouverture et l’échappée perceptives paraissent-elles, dans une certaine mesure, s’accomplir comme hors langage ? Et qu’en est-il de ce bouleversement que la parole introduit, selon aussi son versant plus obscur, dans le champ perceptif et sensible ? Inscrite dans le terme même de phénoménologie, cette question du rapport entre perception et langage est développée plus particulièrement à partir d’une lecture, parfois très contrastée, des œuvres de Blanchot et de Merleau-Ponty. Qu’en est-il de cette différence et de cette divergence entre, d’une part, l’espacement sans monde de l’errance – cet espace d’altérité et d’étrangeté qui hante l’expérience – et, d’autre part, la spatialisation et la chair du monde que découvrent l’interrogation perceptive et l’expression ? Outre cet « entretien infini » entre Blanchot et Merleau-Ponty, l’originalité de cet ouvrage réside aussi dans la tentative d’interroger ces rapports pluriels entre perception et langage à travers l’élaboration d’une phénoménologie du mouvement selon diverses modalités : du geste à la marche, de l’immobilité à la mobilité potentielle, de l’ascension à la chute… Comment le dimensionnel du geste vient-il, par exemple, infléchir la dynamique du rapport entre percevoir et dire ? Parmi ces diverses modalités du mouvement, où se dessine à chaque fois un lien différent à la genèse et aux potentialités du dire, se trouve cependant ici privilégié le mouvement basal et spatialisant de la marche. Mais aussi, selon un contraste critique, celui d’une errance indéfinie, et comme sans fond, dans des régions frontières qui ne sont pas sans mettre à l’épreuve jusqu’à la teneur intime et la portée dévoilante du mouvement. Si ce n’était peut-être sa formulation ontologique, s’appliquerait, quant à cette énigmatique différence, le propos de Patocka selon lequel « le mouvement serait ici le moyen terme entre les deux manières fondamentales dont l’être découvre l’étant. »




________________________

SOMMAIRE

Une marche dans des régions frontières


PARTIE I
Entre voir et dire


Chapitre I
Voir, c’est peut-être oublier de parler
I) les deux versants de la question
II) oubli et présence : au cœur de l’ouverture perceptive
1) L’ambiguïté de l’oubli
2) L’anonymat du sensible et la sensation selon la dimension de l’oubli
3) « Le moyen qui m’est donné d’être absent de moi-même »
4) La dynamique ascensionnelle de l’oubli
5) Le moment apertural de l’apparaître
6) De l’élan de l’oubli au mouvement du dire

Chapitre II
Parler, ce n’est pas voir
I) plurivocité du «parler, ce n’est pas voir»
II) genèses du dire
1) « L’éternel tourment de notre langage»
2) « Voir, parler… »
3) Du geste à l’opacité du corps et du dire.
III) mouvement d’obscure nécessité ou amorce d’une liberté éclairante
IV) «la part infime par laquelle je pouvais la dire mienne »
1) Ajustement et imprégnation
2) « Folie de la vision »
V) « hors du visible-invisible »

Partie II
Esquisses d’une phénoménologie du mouvement

Chapitre III
La fascination ou la métamorphose du mouvement
I) apparaître et dissimulation
II) passages
1) L’envers du son
2) Mobilité potentielle
3) Trouble et déplacement

Chapitre IV
La spatialisation de la marche et l’espacement de l’errance
I) marche errante ou dévoilante
II) entre le visible et le tactile
1) Franchissement d’espaces
2) De la marche au tâtonnement
3) Parole errante, parole dévoilante: le mouvement et son suspens
III) Opacité du fond, nuit de la langue et variations de l’apparaître selon le dimensionnel de la marche
1) La pesanteur ou la marche.
2) Destination, émergence du latéral et dérobement du fond
3) L’espace traversé et déjà traversé, le renouvellement des lointains et le ici passé en nulle part
4) Le vertige de la phénoménalisation, l’immobilité et le rythme du pas
5) Le dire, la marche et le geste selon l’imaginaire
6) Du sol porteur à l’imaginaire du fond

Chapitre V
Inchoativité et verticalité
I) passivité d’effacement, passivité inchoative
1) Transition
2) Déliaison
3) Lutte, déploiement et inachèvement du sens
4) Égarement et émergence
II) chute et verticalité



-->