On représente traditionnellement l'idéalisme allemand comme le
déploiement en ligne droite d'une pensée. L'apriorisme de la Critique,
repensé par Fichte, élargi sur les univers de la nature et de l'art par
le jeune Schelling, trouve son accomplissement dans l'Encyclopédie de
Hegel. Selon une autre vision, minoritaire, la conclusion de l'idéalisme
allemand est à chercher dans la remise en question de l'onto-logique
hégélienne par le second Schelling. Cette opposition peut et doit être
dépassée. L'œuvre de Kant qui est à l'origine de cette spéculation
contient les ressorts et légitime les développements des deux voies. Ce
premier tome, en explorant ces « deux voies », est une réinterprétation
intégrale de l'idéalisme allemand.