Aveugle dès l'âge de neuf mois, la vie de F. Malaval est celle d'un
érudit doué dans toutes les disciplines. Sa vocation spirituelle est
d'être, parmi ceux qui ont le privilège de voir le monde, le familier
d'une ténèbre mystique qui fait de lui un « voyant » de la foi. La
Pratique facile : le titre porte la trace d'un débat très répandu dans
le christianisme de la seconde partie du XVIIe siècle : quelle démarche
ou méthode suivre ou proposer pour entrer dans l'expérience de l'union à
Dieu, brièvement, aisément, et sûrement, sans qu'elle soit réservée à
un public trop restreint ? La Pratique facile se présente comme une «
école mystique », selon l'expression de l'auteur lui-même. Elle met en
scène des échanges entre enseignant et enseigné, sur la manière de
pratiquer la contemplation. Ils enseignent un art pratique, développant
les fondements et les fruits de cet art : une transformation de la vie
par la simple vue de Dieu. Malaval est assimilé aux quiétistes et son
livre mis à l'Index en 1688.