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MARION Elie  

Avertissements prophétiques - 1707

2-84137-145-X - Année : 2003 - 288 Pages - 26.4 €
Précédé de Elie Marion, le prophète errant par Jean-Paul Chabrol
et suivi de La prophétie de Marion, telle un psaume de dévastation par Daniel Vidal
COMMANDE


De l’Édit de Fontainebleau (1685) portant révocation de l’Édit de Nantes, à l’insurrection calviniste en Languedoc à partir de 1702, une génération de huguenots a marqué par différentes formes de résistance, son hostilité à la « religion de Rome ». Cette résistance s’énonce dès le début dans le registre de la prophétie, mêlant cris de repentance et désespérance d’une abjuration forcée, paroles de malheur et d’insoumission. La guerre des Camisards est tout entière animée des grandes passions inspirées. Élie Marion se détache très vite comme figure centrale de ce vaste mouvement prophétique. L’échec de la révolte armée le contraint, avec quelques compagnons d’enthousiasme, à se réfugier en Suisse, puis Pays-Bas, enfin à Londres en 1706. Les inspirés cévenols rencontrent en cette cité du Refuge une terre d’accueil de la part des groupes religieux en marge de l’Église anglicane, et d’aversion sans compromis de la part des autorités anglaises, et des ministres français réfugiés. Marion ne va cesser alors de déclarer, telles une guerre, des prophéties disant l’accablement de son peuple infidèle qui fit allégeance à Rome, le renversement d’États et de Royaumes, de cités et de leurs marchands. Et de relèvement ultime en une Terre de promission. Les Avertissements Prophétiques, première somme d’inspirations prononcées de septembre 1706 à mars 1707, clament la « Journée terrible de Dieu », le temps d’urgence qui l’annonce, le « coup de la mort » qui s’en vient, et la « Terre Universelle » qui se dessine dans le cours même de la grande « désolation ». Textes lancinants, insistants, bouclés sur eux-mêmes en une force de conviction où le plus haut désespoir côtoie l’assurance d’un salut imminent. Ici se fondent en un seul argument le principe d’une folle espérance et l’aveu d’un deuil inabouti. Les condamnations – poursuites, pilori – tenteront en vain de faire taire cette parole d’ombre et d’illumination. Marion et son groupe partiront ensuite en pays européens, errants magnifiques, réactivant des foyers en passion de Réveil, et semant pensées prophétiques qui longuement travailleront, et bouleverseront, les institutions de religion, en leurs doctrines et références. A l’aube du Siècle des Lumières, il se pourrait alors qu’en cette « folie de Dieu », et par elle, se définissent les premiers signes d’un procès séculaire de désenchantement.
J.P. Chabrol et D. Vidal


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