Jusqu’à ce jour, les trois invectives (Contre un homme de haut rang et de petite vertu. Contre un médecin. Contre celui qui maudit l’Italie, ou France-Italie)
n’ont jamais été traduites en français. La difficulté d’accès aux
écrits latins de l’auteur n’est pas la seule raison de ce désintérêt ;
sans doute suscitaient-ils l’étonnement ou choquaient-ils. Les textes de
Pétrarque sont bien éloignés de la poésie amoureuse, de l’élégance, de
l’érudition et de la haute portée morale de sa correspondance : les
images sont crues, les propos souvent grossiers, les attaques partisanes
et excessives. Mais peut-on répondre autrement à des critiques, lorsque
celles-ci viennent remettre en cause des convictions profondes et une
attitude quasi militante face à l’existence ? Il faut croire que l’enjeu
sous-jacent de ces controverses est d’importance pour faire perdre
ainsi son habituelle mesure à un homme qui aime à se distinguer du
vulgaire.
Ces trois textes présentent un intérêt majeur, celui de nous
dévoiler l’homme plus que l’écrivain. Ce n’est pas un hasard si aucun
des détracteurs n’est désigné nommément ; le vrai sujet de ces
invectives c’est Pétrarque aux prises avec un exercice nouveau : la
défense de soi, l’auto-justification.
Première traduction française.
Édition bilingue latin/français.