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Avec Pathosophie,
Viktor von Weizsäcker construit une nouvelle anthropologie dans
laquelle la dimension passionnelle et pathique de l'homme est à la
fois la base et l'origine d'une médecine repensée de pied en cap. à
partir de la destinée pathosophique de l'homme, il fonde un tout
autre système afin de pouvoir penser les rapports entre différentes
maladies, qu'il expose dans une double triade :
névrose-biose-sclérose, organose-somatose-psychose. Ce système se
déploie non à l'intérieur de lui-même mais dans la relation
médecin-malade, fondée sur la biographie et qui prend forme dans
les pathographies. Le détour par la pathographie, à laquelle Viktor
Von Weizsäcker a consacré sa vie, transforme tout ce qui peut
devenir système en encyclopédie. Viktor von Weizsäcker invite à
faire le tour des thèmes fondamentaux de l'existence pathique (la
douleur, la volonté, la sexualité, la conscience, l'état, le
pouvoir, le mensonge, le vertige, l'ennui et la mort) et, ainsi, fait
entendre plusieurs voix dans une cohérence polyphonique. Le mode de
pensée encyclopédique avec ses foyers de concepts forme un paysage
qui apparaît lorsque nous nous y mouvons et Viktor von Weizsäcker
nous le fait sentir au lieu de nous le prouver. Selon Jacques
Schotte, nous avons à penser plus avant les formulations de Viktor
von Weizsäcker si « nous voulons guérir et nous guérir,
c'est-à-dire vivre davantage ». Comme le proclame Höderlin : «
C'est celui qui a pensé le plus profond qui aime le plus vivant ».
Viktor von Weizsäcker (1886-1957) est considéré comme un
des fondateurs de l'anthropologie médicale. Il est l'auteur d'une œuvre considérable, traduite en italien, japonais, espagnol et
néerlandais. Seul son premier livre, Der Gestaltkreis, a été
traduit en français par Michel Foucault et Daniel Rocher sous le
titre de Cycle de la structure chez Desclée de Brouwer en
1958 (aujourd'hui épuisé).