Ce petit traité de spiritualité et les maximes qui l’accompagnent nous
apportent l’écho d’entretiens qui se poursuivaient, au milieu du xvii
siècle, dans une population assez éloignée des mondanités de la cour.
Une culture spirituelle se proposait ainsi au désir d’un grand nombre,
préparant l’éclosion d’inventions spirituelles et sociales dont nous
sommes, aujourd’hui encore, les bénéficiaires.
Ecrites par un jésuite lié à un courant de rénovation spirituelle
dans la compagnie qui vit le bordelais J.-J. Surin émerger de sa nuit
mystique, ces pages se proposent d’explorer le chemin et de prémunir
contre les risques d’erreur ou de découragement. En une langue claire, à
la fois sobre et riche, chargée de méditation et d’expérience, elles
invitent à un parcours spirituel essentiel, ancré dans un désir d’amour
profond et mu par la contemplation du Christ, un parcours qui ne déçoit
pas.
Livre témoin, dont la portée se reconnaît à la façon dont il nous
parle de nous-mêmes, ce livre est aussi celui d’un maître qui sait
allier humilité et ambition, contemplation et action, prudence et
espérance. Paroles libératrices dont le rythme s’accorde au nôtre, le
devançant parfois, le soutenant toujours, en lesquelles s’entend la voix
qui appelle au large.