Ni les menaces terribles des prophètes, ni la foudroyante éloquence des
apôtres, ni les raisonnements des Docteurs et des Pères, ni les cris de
toute l’Église depuis deux mille ans n’ont pu encore faire rompre aux
filles et aux femmes l’attache qu’elles ont à la vanité des parures et
au luxe des habits.
Sous l’édifiant pseudonyme de Timothée Philalèthe, un apologiste
de la foi chrétienne cherche à affirmer dans toute conscience la
nécessité de vivre d’après une règle commune, permettant aux fidèles,
sans choquer la bienséance, de marcher tout le cours de la vie devant
Dieu, qui d’en-haut contemple notre état. L’auteur expose, dans une
paraphrase torsadée de Tertullien, Clément d’Alexandrie, Cyprien,
Ambroise, Jérôme, Jean Chrysostome, Augustin, tous les arguments
capables de détourner les mondaines du soin trop curieux de s’ajuster,
en leur représentant l’économie du salut par le choix d’un vêtement
respectable et le maintien d’un honnête extérieur.
Le traité De la Modestie est un abrégé de littérature
patristique touchant à la question délicate des soins corporels et des
artifices de beauté, et un manuel de piété, où est enseigné le bien de
se parer, non de l’éclat des ornements et des superfluités, mais de
celui des grâces et des vertus. Des trésors d’intelligence et de sagesse
sont réunis et déployés suivant le nombre apostolique des douze Motifs
qui composent l’ouvrage, et illustrent la magnificence de la prose
religieuse et morale du Grand Siècle.