Le thème de la préexistence, lié à celui de la vie en Dieu, ne
peut que heurter, de prime abord, une sensibilité d'entendement qui le
reléguerait, sans doute, l'abandonnant à quelques attardés nostalgiques,
au grand cimetière des choses passées.
En deçà de l'oubli et de la célébration, il s'agit ici d'honorer
une question disputée, qui mérite d'être considérée tant en elle-même
qu'en son possible intérêt pour l'intelligence de notre modernité. Il se
trouve, de surcroît, qu'une question de ce genre pourrait être une
façon de nouer entre l'Orient et l'Occident de nouveaux rapports, bien
que, sur ce dernier point, et pour justifier d'éventuelles convergences,
il conviendrait, ce qui n'entre pas dans le projet de cet ouvrage,
d'entreprendre une étude détaillée de certaines oeuvres ou traditions.
Les textes médiévaux qui y sont pris en considération ne présentent pas
de difficultés spéciales d'interprétation. Ils appartiennent à la
métaphysique, à la théologie, et à la spiritualité en son inflexion
spéculative.