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DUPORTAIL Guy-Félix
Les institutions du monde de la vie
Merleau-Ponty et Lacan
2-84137-235-5 - Année : 2008 - 240 Pages - 26.35 €
COMMANDE Guy-Félix Duportail a voulu poursuivre la conversation entamée
par Jacques Lacan et Maurice Merleau-Ponty au siècle dernier. Car il est
juste de penser que cet échange amical et critique – où psychanalyse et
phénoménologie s’entrecroisaient – n’a pas dit son dernier mot. La
topologie des nœuds de Lacan nous aide en effet à saisir la structure
spatiale du champ d’être originaire que Merleau-Ponty cherchait à la fin
de son œuvre sous le nom d’ontologie de la chair. Inversement, grâce à
la phénoménologie archéologique de Merleau-Ponty, la psychanalyse
lacanienne se voit débarrassée de son dogmatisme mathématique pour
honorer enfin sa prétention philosophique légitime : contribuer à la
raison depuis Freud, par-delà l’éclipse des Lumières.
Ainsi, si la chair est bien l’autre nom de l’inconscient, sa
schématisation topologique ressortit d’une rigueur qui n’a pas à singer
l’exactitude des sciences, pas plus qu’elle n’a à proroger le mythe de
la conscience pure. Et de le montrer en trois temps :
Par le corps de chair, tout d’abord. Où il est montré que le chiasma
qui unit le corps au monde est institué par le nouage des trois
mouvements fondamentaux de la vie (Patocka) et, au premier chef, celui
du narcissisme fondamental de la perception.
Par l’amour, ensuite. Où le sentiment se donne comme institué par le
ravissement imaginaire et dont la métaphore ouvre la fête des corps.
L’amour n’est ni une pathologie de l’âme, ni une idée confuse, mais bien
une forme de reconnaissance et de connaissance de ce que l’autre et
nous-mêmes avons d’inconnus, notre être même.
Par le Nom-du-Père, enfin. Où la négation symbolique caractéristique
de la fonction du père découvre ses racines dans les plis archaïques de
l’Être sensible. Là où l’invisible paternel apparaît : dans la voix ou
encore dans la musique.
Le corps, l’amour, le Nom-du-père, sont ainsi les premières
institutions du monde dans lequel nous vivons, mais que nous sommes
toujours tenté d’oublier.
Guy-Félix Duportail est maître de conférences de philosophie à
l’Université de Paris 1. Ses travaux portent sur la phénoménologie du
langage et de la chair. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Phénoménologie de la communication (Ellipses, 1999) ; Intentionnalité et Langage, (Presses Universitaires de Rennes, 1999) ; L’a priori littéral, une approche phénoménologique de Lacan (Cerf, 2003), Intentionnalité et Trauma, Levinas et Lacan, L’Harmattan, 2005.
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