« De nos jours, l'Europe, l'Asie, l'Afrique ont été plus largement
explorées, et une quatrième partie a été découverte par Amerigo Vespucci
: et je ne vois pas pourquoi on s'opposerait à ce que cette terre soit
appelée, à partir du nom de celui qui l'a découverte, Americo, homme à
l'intelligence pénétrante, soit Ameri-gê, terre d'Americo, soit America,
puisque c'est de noms de femmes que l'Europe et l'Asie ont tiré leur
nom. » Il a suffi de la mention America portée sur trois documents
cartographiques imprimés et d'une justification de ce nom introduite
dans un petit livret en 1507 (la Cosmographiæ Introductio), pour donner
une identité à un continent dont on ne connaissait au tout début du XVIe
siècle qu'une partie de la rive atlantique. Les appellations proposées
par les marins espagnols et portugais : Indes occidentales, Terre de la
Vraie Croix, Terre des Perroquets n'ont pu rivaliser avec ce nom
géographique forgé à partir du prénom d'un navigateur qui n'était ni le
premier découvreur, ni le glorieux amiral d'une flotte. Etrange et
magique destin d'un mot.
(tirage de tête - 100 ex. - relié sur centaure ivoire 30,48 €)