Les arts de la mémoire et la logique combinatoire ont, dans la culture
européenne, des origines différentes. Les deux traditions finissent par
s'entrecroiser au XVIe siècle. Il en résulte, à l'âge baroque, un
entrelacs compliqué de thèmes, une sorte de « nouvelle tradition » qui
s'étend jusqu'à Leibniz, qui est à la source du grand rêve d'une langue
universelle, et qui est encore en vigueur dans l'Encyclopédie des
lumières. Au sein de la recherche d'un « alphabet du monde » ou de la «
clavis universalis », trouvent place les aspirations de la pansophie à
une parfaite correspondance entre langage et monde.