« Comme les corps limpides et transparents, lorsqu’un rayon les frappe,
deviennent, eux aussi, étincelants et d’eux-mêmes reflètent un autre
éclat, ainsi les âmes qui portent l’Esprit, illuminées par l’Esprit,
deviennent-elles spirituelles aussi et renvoient-elles sur les autres la
grâce. De là, viennent : la prévision de l’avenir, l’intelligence des
mystères, la compréhension des choses cachées, les distributions de dons
de grâce, la citoyenneté céleste, la danse avec les anges, la joie sans
fin, la durée en Dieu, la ressemblance avec Dieu, le comble du
désirable : devenir Dieu. » Ce passage du traité de l’Esprit Saint, de
saint Basile, peut nous introduire à ce que fut l’expérience de Marie
Madeleine de’ Pazzi.
Du 27 mai au 6 juillet 1584 — c’est la période des « Quarante
jours » —, Marie Madeleine vécut une expérience exceptionnelle d’extases
quotidiennes, une école mystique dans laquelle la jeune professe, âgée
de 18 ans, est plongée dans le mystère de Dieu, contemplé dans la
lumière de l’amour de Jésus et dans une filiale intimité avec la Vierge
Marie.
À peine un an après la période des quarante jours, commence une
autre période encore plus extraordinaire, celle d’une semaine de «
révélations » et de « lumières ». Durant huit jours et huit nuits, elle
sera presque continuellement en extase.