Le théologien dominicain Jean Nider rédige dans les années 1436-1438 un livre intitulé La Foumilière (Formicarius)
 ; il lui donne la forme d’un dialogue entre un Théologien et un 
profane, qui, ayant besoin d’être affermi dans sa foi, est désigné du 
nom de Paresseux. Le dernier livre de cette œuvre de théologie morale, 
consacré aux sorciers et à leurs tromperies, est l’ancêtre abondamment 
utilisé des nombreux ouvrages de démonologie qui vont fleurir pendant 
deux siècles, à commencer par le célèbre Marteau des sorcières. 
Nourri de la Bible et de ses commentaires, des grandes œuvres 
théologiques modernes, notamment de celle de Thomas d’Aquin, curieux 
d’histoire et de médecine, il est aussi très attentif à l’actualité, 
rapporte quantité de curieuses aventures advenues de son temps et 
fournit, par exemple, l’un des premiers témoignages sur Jeanne d’Arc.
						Rendre accessible cet ouvrage méconnu et fondateur est le but de 
cette édition : au texte latin révisé de la première édition publiée à 
Cologne vers 1480, elle joint une traduction intégrale et une annotation
 qui identifie les sources de l’auteur et dégage les grandes lignes de 
sa pensée.