Le Siècle des Lumières est aujourd’hui reconnu comme étant aussi celui
des Illuministes. Parmi ces derniers, Louis-Claude de Saint-Martin, qui
voulut se désigner comme Le Philosophe Inconnu, domine par la vigueur de
sa pensée aussi bien que par l’originalité de ses positions. De cette
double caractéristique, le texte de la Lettre à un ami est un témoignage
convaincant : s’y inscrit le double éloge de la Révolution — supposée
rendre à « l’homme de désir » toute son énergie, et annoncer un bonheur
universel — et de Jean-Jacques Rousseau, cette « âme délicieuse et
divine ».
La présentation du texte s’efforce aussi de montrer comment
Saint-Martin a vécu la Révolution en « simple citoyen » mais l’a aussi «
contemplée » en « philosophe », et de situer sa Lettre par rapport à
l’ensemble de ses écrits, et de la toute particulière philosophie de
l’histoire et du sujet humains qui s’y exprime.