« Dans la ville de Magdebourg vivait une personne du nom de Margareta que Dieu s’était spécialement choisie quand elle n’avait qu’à peine un an. Comme signe de son élection, Dieu la mortifia en ses membres. Mais Dieu agit ainsi afin de la protéger comme on cache un précieux trésor dans un sac vil. Cette personne, même pendant son enfance, ne commit aucun méfait. Dieu, qui l’avait choisie, lui fit part abondamment de l’héritage qu’il avait choisi pour lui-même sur cette terre. Ce furent souffrance, mépris et pauvreté. »

Ainsi commence l’histoire de la dénommée Margareta, qui aurait choisi, à l’âge de douze ans, de vivre comme recluse au milieu du XIIIe siècle. Née à Magdebourg vers 1210, difforme (on ne sait pas quelle était la maladie qui l'avait frappée). Moquée par la communauté et sa famille, l'enfant vit son handicap comme un don spécial de la grâce, un signe de son élection ; à l’âge de 12 ans, elle prend la décision de devenir recluse. Dans sa petite cellule, Margareta voue sa vie solitaire à Dieu et à la prière. Espace clos, muré : l’exiguïté du local est un instrument de souffrance. La prison devient un paradis, la porte du ciel.

À son confesseur, Margareta raconte ses dialogues avec Dieu, ses hésitations, les tentations…