L'ouvrage touche à une question de dogme : la conception de Jésus-Christ
dans le sein de la Vierge Marie. Il s'articule sur le terrain d'un
mystère, au sens que donne à ce mot la tradition chrétienne : le mystère
de l'Incarnation. D'un bout à l'autre de sa réflexion, l'auteur fait
allégeance à la doctrine catholique. Il ne met pas en doute l'origine
toute surnaturelle et spirituelle de l'enfant-Dieu qui, pendant les neuf
mois d'une grossesse humaine, se développa dans le ventre de sa mère
virginale. Avec un esprit scientifique expérimental qui refuse de s'en
laisser conter, purement et simplement, notre solide abbé s'en tient aux
courtes questions : comment ça s'est passé, ce qui est arrivé. S'il est
admis sans discuter - car c'est un point de théologie - que, dans la
conception de Jésus, l'Esprit-saint couvrit de son ombre la femme que
nul n'avait déflorée et qu'il la rendit, par là, mère de Dieu, mère de
Dieu fait homme, il reste tout de même à savoir - et c'est un point de
science naturelle - comment une telle fécondation a pu se produire et se
dérouler. L'Incarnation est un mystère et son sens se comprend dans
l'absolu. Mais, dans sa réalisation temporelle, elle est un événement
qui met en jeu des processus biologiques, que l'abbé Pierquin entreprend
d'expliquer. Sa démarche est radicalement prosaïque. Aucune effusion.
Aucune onction, comme on le disait alors d'une écriture vouée à des
sujets spirituels, mais soutenue par la généreuse abondance du
sentiment. En bref, l'ouvrage est fondamentalement physiologique et
accessoirement théologique.