Après l'efflorescence, depuis et après Heidegger, de diverses figures de
métaphysique d'inspiration phénoménologique, et après la domination
d'un certain « structuralisme » dans les sciences humaines, cet ouvrage
vise à réouvrir un accès au champ des analyses concrètes pratiquées par
Husserl. Prenant son départ dans l'extraordinaire phénoménologie
husserlienne de l'« imagination » (phantasia), il montre du même
mouvement que la phénoménologie en général doit, pour tenir en
cohérence, être étendue, refondue, refondée dans l'articulation globale
(architectonique) de ses angles d'attaque ouvrant à la compréhension des
questions. Cette entreprise est menée au fil des problèmes que posent à
l'analytique phénoménologique la perception, l'imagination, le
souvenir, le rêve, le langage de l'intersubjectivité. Et elle se conclut
par l'inventaire raisonné des nouvelles fondations qui permettent de
reprendre, pour la prolonger vers des horizons insoupçonnés, la
phénoménologie de Husserl - horizons du registre le plus archaïque de la
phénoménologie : la capacité vivante (leiblichkeit) et la mondanéité du monde comme abîmes non confondus.