Essentiellement animées par une polémique morale et littéraire, dix-neuf
lettres témoignent de l’indignation de leur auteur face aux manquements
de l’Église et de la Curie, accusées d’avoir trahi leur origine, leur
mission et l’esprit évangélique, de s’enfoncer dans les vices et de
faire d’Avignon, leur nouveau siège, « l’égout de l’univers », la
nouvelle Babylone.
C’est de l’intérieur de cette cité funeste que Pétrarque s’indigne
: il voit et entend chaque jour, en témoin privilégié, des
monstruosités qu’il lui faut dénoncer. Bien qu’aux dires mêmes de
l’auteur la cité d’Avignon serait un splendide sujet de tragédie, il
préfère adresser ce recueil de lettres, écrites « en diverses
circonstances et à différents destinataires », y compris fictifs
— certaines d’entre elles ont été écrites pour compléter l’ouvrage — à
la postérité. Que les hommes cultivés des siècles à venir sachent
observer le passé pour en tirer avertissements et enseignements…