L’ouvrage propose une promenade érudite et sensible dans l’œuvre de
Pétrarque et l’histoire de sa réception : cette promenade s’oriente
selon l’une des catégories dramatiques les plus décisives et les plus
fréquemment convoquées par Pétrarque, celle de la vie comme voyage, où
se conjoignent la méditation traditionnelle sur l’homo viator et la
représentation morale de l’existence comme milieu et carrefour.
S’agissant d’un auteur hanté par l’élaboration incessante d’une figure
de soi — où les ressources augustiniennes de l’introspection amènent à
l’invention de l’ordre esthétique où en rendre compte —, ce voyage se
poursuit naturellement jusqu’aux représentations figurées qu’on a faites
de Pétrarque : visages multiples d’un original dont la connaissance se
trouve indéfiniment remise à la postérité, ce tiers que l’auteur ne
cesse de vouloir convoquer pour l’inviter à son tour à son propre
cheminement. Voyage à la recherche de soi-même, à la recherche des
livres et de sa propre écriture, quête des images et des traces qu’on
laissera de soi.
Nicholas Mann, universitaire et académicien, suit Pétrarque dans
ces voyages, qui sont en quelque sorte devenus les siens depuis quarante
ans. Il a longtemps enseigné la littérature française du Moyen Âge à
Oxford, et dirigé l’Institut Warburg à Londres. Il est actuellement
pro-recteur de l’Université de Londres.