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L’époque moderne et contemporaine ne garde qu’un souvenir très vague de
modes de lecture anciens tournés vers le questionnement éthique.
L’auteur plaide ici en leur faveur et en souligne la fécondité pour
notre temps. À partir de textes majeurs d’Augustin, qui demeure sur la
question de la lecture et de son effet sur le sujet le point de
référence des auteurs qui suivront, Brian Stock montre de quelle manière
les pratiques méditatives de lecture et d’écriture ont aidé durant des
siècles à la constitution du « moi » et à l’appréhension par les textes
d’une image de sa propre vie. Cette dimension éthique de la lecture, ce
va-et-vient entre le texte et la vie du lecteur ont façonné ce qui nous
apparaît aujourd’hui, sur la longue durée, en complément des recherches
d’Auerbach ou de Spitzer, comme le socle même de l’identité européenne :
une ascendance dont nous risquons de perdre l’héritage en oubliant les
langues classiques qui en ont été le vecteur et la manifestation,
donnant à la question du sujet et de la configuration de sa vie tout
l’espace de déploiement imaginaire qu’on nommera littérature. Cette
configuration est celle-là même de la « bibliothèque intérieure », dont
l’auteur analyse les prolongements jusque dans des pensées
contemporaines comme celle de Wittgenstein.
Brian Stock est titulaire de la Chaire d’histoire et
littérature comparée de l’Université de Toronto. Il a occupé au Collège
de France la Chaire internationale pour l’année 1997-1998.
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