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ZAMBRANO Maria  

L'inspiration continue

Essais pour les perplexes

2-84137-197-2 - Année : 2006 - 136 Pages - 20.3 €
Traduit de l'espagnol par Jean-Marc Sourdillon
COMMANDE


María Zambrano, disparue en 1991, fut une philosophe espagnole de premier plan. C’est habituellement ainsi qu’on la présente. Mais elle fut peut-être avant tout un authentique écrivain. Célèbre dans son pays (on vient de lui consacrer un film), elle l’est aussi en Amérique centrale, en Italie, en Suisse, partout où elle a vécu et où sa présence a marqué. Camus avait entamé les démarches pour la publier en France, lorsqu’il fut victime de l’accident de la route qui lui a coûté la vie. Il avait ce jour-là dans sa sacoche la traduction pour Gallimard de El Hombre y lo divino.
Philosophe, écrivain — qualifier ainsi María Zambrano ne saurait pourtant suffire. Car il faudrait ajouter que la philosophie est à ses yeux une forme de vie, et que cette philosophie ne vaut rien si elle ne se trempe aux impérieux secrets de l’existence réelle. Démarche de profonde intériorité, qui veut que la pensée s’incline toujours devant la vie ; d’où la forme privilégiée par María Zambrano, celle de l’essai, libre, inspiré, clair et obscur tour à tour afin de solliciter le goût de la méditation et faire mesurer sa parenté avec tous les versants de la vie.
Le volume présenté, précieuse introduction à toute l’œuvre de l’écrivain, reprend les essais les plus décisifs de l’auteur ; chacun d’eux s’enracine dans les questions les plus difficiles parce qu’elles sont les plus simples : qu’est-ce comprendre, qu’est-ce que le sentiment de l’exil, qu’est-ce que l’espérance, qu’est-ce que vivre en étant mû par ces mouvements profonds ? Avec María Zambrano, nous comprenons que lire, c’est nous engager dans le déchiffrement de notre propre histoire, sans rien oublier de ses tâtonnements et de ses moments de lumière.
Le recueil composé par le traducteur de ces essais, Jean-Marc Sourdillon, nous fait mesurer l’extraordinaire capacité d’attention au monde de la philosophe : toujours aussi intensément amoureuse de la vie et de sa capacité d’espérance, qu’elle écrive un essai ou une lettre à des amis. En sorte qu’on admire tout autant, dans le sentiment d’une intense unité, la philosophe que la femme qu’elle fut.


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